jeudi 16 septembre 2010

La fée Saurimonde dans le village d'Hautpoul


Une vieille légende du Pays Cathare : Le village d'Hautpoul et la fée Saurimonde.

Une légende du pays Cathare nous conduit au village d'Hautpoul, accroché à son piton rocheux, dominant la ville de Mazamet, le village d’Hautpoul garde l'entrée de la Montagne Noire et de ses vastes forêts.

Selon la légende, Hautpoul aurait été fondé en 413 par Atholph 1er, roi wisigoth qui y installe une communauté et dessine les premiers contours d'une forteresse. Mais sous le règne de Clovis, les Francs poussent les Wisigoths en Espagne, occupent à leur tour dans le village d'Hautpoul et donnent une nouvelle dimension à la forteresse. A cette époque l'étymologie rapporte que l'on parle de Alto pullo qui signifie lieu perché, et qui deveindra Hautpoul, au fil des années.

En 1212, durant la croisade contre les Albigeois, Simon de Montfort assiège la citadelle convertie au catharisme. Après quatre jours de siège, il s'empare de "ce nid d'hérétiques" et fait démanteler les châteaux. Les habitants d'Hautpoul s'installent alors dans la vallée, sur les bords de l'Arnette où ils fondent une petite bourgade qui deviendra Mazamet. Ils y développent des activités textiles et papetières pour compléter les faibles revenus de l'agriculture sur ces terrains de montagne peu fertiles.

Aux XVIè et XVIIè siècles, les guerres de religion font du village d'Hautpoul le théâtre de maints accrochages. Tour à tour aux mains des catholiques ou des protestants, il montre encore une farouche résistance et affirme sa position stratégique.


Mais revenons à notre histoire, un habitant d'Hautpoul nommé Rivière, ventripotent, riche et prétentieux, passait son temps à la chasse. Un jour, au détour d'un chemin, au bord de l'Arnette, il aperçoitune fée enfant avec un peigne d'or massif. Le cupide et brutal Rivière décide alors de s'emparer du précieux objet par la force, et décoche sur la fée plusieurs carreaux d'arbalète. Mais les traits, comme écartés par une force magique, manquent leur but, Rivière déconfit, est contraint de rentrer bredouille sous les moqueries de Saurimonde et de sa fille.

Il raconte l'aventure à son curé qui lui précise que, la Saurimonde étant une créature démoniaque, elle ne peut être atteinte que par des flèches bénites. Muni du nécessaire, Rivière se poste à nouveau face à la grotte de Saurimonde, décoche un carreau d'arbalète béni et tue l'enfant de la fée. Celle-ci le maudit alors en ces termes : "De grande rivière que tu étais, tu seras petit ruisseau".

Et, inexplicablement, la fortune de Rivière se transforme du jour au lendemain en misère, il perd sa bedaine et devient un mendiant famélique condamné à courir les chemins.
Quand au peigne d'or, la fée, dans un mouvement de colère, le laissa tomber dans l'Arnette où il se trouve encore aujourd'hui.
Certains disent que c'est ce talisman magique qui procura la fortune industrielle de Mazamet au XIXè siècle.


Qui est la Saurimonde ?

La Saurimonde est le modèle de la perfidie la plus atroce, elle peut être fée ou femme sauvage, c'est la "Lilith" cathare,la Morgane et bien d'autres...démone que l'on retrouve tout au long de l'histoire sous différents traits...ici, c'est un bel enfant aux cheveux blonds et bouclés, aux yeux bleus et à la bouche rosée, abandonné au bord d'une fontaine ou dans le carrefour d'une forêt, et appelant de sa douce voix et de ses sanglots une âme charitable qui veuille l'adopter. Une âme charitable ! Où n'en trouve-t-on pas ! L'espèce humaine est si compatissante ! Les coeurs expansifs ne manquent pas, surtout parmi les bergers et les pastourelles. Tantôt c'est un brave garçon qui emporte l'enfant sous sa cape, et qui va le déposer sur les genoux de sa vieille mère, en la priant d'élever le pauvre orphelin ; d'autres fois, c'est une bonne jeune fille qui jure sur la petite croix qui pend à son cou qu'elle ne se séparera jamais du gentil frère que la Providence lui a donné.
De part et d'autre, religieuse observation de la promesse. L'enfant grandit. Alors, presque toujours, elle devient la femme du berger, qui se trouve avoir contracté mariage avec le diable, ou ellee endoctrine si bien la vierge qui l'a adoptée, qu'elle l'oblige également à vouer son avenir à l'enfer.